lundi 29 juin 2009

Edito : "Avançons dans le processus de dénucléarisation de la planète"

Par Daniel Fontaine, Président de l'AFCDRP, Maire d'Aubagne, Vice-président du Conseil général des Bouches-du-Rhône.

La question des arsenaux nucléaires, celle de la non-prolifération, nous conduisent presque sûrement à raisonner et réagir en termes d’abstraction, de virtuel. Le potentiel cataclysmique des bombes nucléaires de dernières générations, les budgets colossaux engloutis dans leur développement ont peu de sens pour le commun des mortels. Et pourtant, aucune politique n’a aussi peu d’avenir, n’implique autant de gaspillages d’énergie et de moyens que celles qui perpétuent ce formidable danger pour la survie de l’humanité. Et pourtant, aucune politique n’a jamais été aussi peu débattue démocratiquement que celle-là, en France et ailleurs. Et enfin, selon une enquête menée dans 21 pays, 76% des gens sont favorables à l’élimination des toutes les armes nucléaires. Ce chiffre monte à 86% en France.

C’est dire si l’expression des élus membres de Mayors for Peace et de l’AFCDRP épouse légitimement la volonté de leurs administrés. Mais ne nous leurrons pas, la préoccupation des populations ne se porte pas prioritairement vers l’abolition des arsenaux nucléaires. La préoccupation première est avant tout économique, vivrière, elle a trait au quotidien et pas à l’avenir. C’est encore plus vrai dans un monde qui compte plus d’un milliard de ses habitants sous-alimentés, qui voit le nombre de ses chômeurs exploser, les inégalités s’accroître.

Or ce sont bien ces facteurs-là qui portent en germes les conflits de demain, entre riches et pauvres, Nord et Sud, et qui poussent entre autres à la militarisation des états. Le risque de prolifération nucléaire, en Iran ou en Corée, n’est qu’un symptôme de la maladie.

Aider les moins autonomes, favoriser le débat, gérer les conflits de manière non-violente, promouvoir l’intérêt général, organiser la solidarité, l’éveil à la culture, l’accès aux ressources essentielles, sont autant de missions naturellement associées au rôle des élus locaux, aux maires en particulier.

Car c’est également par nos efforts permanents dans ces domaines que nos actions visant une prise de conscience plus globale de la part de nos concitoyens sont bien acceptées par eux. C’est tout le sens des initiatives locales éclairées par la Culture de la Paix, qui s’attachent à faire une place à chaque individu au sein de la collectivité.

C’est forts de ce travail au quotidien que nous exigeons, derrière les maires d’Hiroshima et Nagasaki, des avancées réelles dans le processus de dénucléarisation de la planète.

mercredi 3 juin 2009

Nouveau rendez-vous : la rubrique "Opinions"

Avec le message de M. Eddie AÏT publié hier, vous avez pu découvrir un nouveau rendez-vous du blog de l'AFCDRP intitulé " Opinions ".
Cette rubrique est consacrée aux réflexions des élus membres de l'AFCDRP sur des thèmes issus de l'actualité qui rejoignent les sujets abordés par l'association.
" Opinions " est une rubrique ouverte aux commentaires.

mardi 2 juin 2009

Opinions : discours de Prague, avril 2009

Par Eddie AÏT, Maire de Carrières-sous-Poissy, Conseiller régional d’Île-de-France, Vice président de la Communauté d’agglomération des Deux Rives de la Seine.

À Prague, le 5 avril 2009, Barack Obama a plaidé contre la prolifération nucléaire devant 30 000 personnes. En rupture avec la politique adoptée par son prédécesseur, il a détaillé sa stratégie de maîtrise de l’atome militaire pour les années à venir : réduction des stocks, arrêt complet des essais et lutte contre la prolifération.

D’une portée universelle, son discours trouve une résonance particulière vis-à-vis de l’AFCDRP. Il constitue un repère, un appui et un encouragement à développer des actions en faveur d’une Culture de Paix. Je pense en particulier aux appels nationaux et internationaux tels que l’Appel en faveur du protocole Hiroshima – Nagasaki et l’Appel de Dijon (21 novembre 2008).

À la lecture et à l’écoute de ce discours, deux mots m’ont semblé baliser l’intervention du Président Américain : espoir et fraternité.

« Nous sommes ici aujourd’hui parce qu’il y a eu assez de gens pour ignorer les voix qui leur disaient que le monde ne pourrait pas changer ». Se référant à la « révolution de velours » de Prague, Barack Obama a tenu à rappeler « que le pouvoir moral était plus puissant que n’importe quelle arme » et que les citoyens du Monde devaient avoir foi en la voie pacifiste.

Mondialisés et interdépendantes, nos sociétés contemporaines doivent plus que jamais mettre en avant la notion de fraternité. « Pour renouveler notre prospérité, nous avons besoin d’une action coordonnée par-delà les frontières ». La notion de Culture de Paix défendue par l’AFCDRP rejoint d’ailleurs cette idée qu’il faut dépasser les différences : « lorsque les nations et des populations se laissent définir par leurs différences, le fossé entre elles se creuse. Dénoncer ou dédaigner un appel à la coopération est facile et lâche. C’est ainsi que commencent les guerres. C’est ici que l’humanité cesse de progresser ».

Par ailleurs, Barack Obama a abordé avec force la question de l’avenir des armes nucléaires au 21ème siècle. Il a rappelé le rôle d’exemple que devait désormais endosser les États-Unis : « Et en tant que puissance nucléaire – en tant qu’unique puissance nucléaire ayant eu recours à l’arme nucléaire -, les États-Unis ont la responsabilité morale d’agir. Nous ne pouvons réussir seuls dans cette entreprise, mais nous pouvons la conduire ».

Pour la communauté internationale, les déclarations du Président Américain à ce sujet constituent une avancée fondamentale. À la lumière de l’actualité, des menaces émanant de pays tels que la Corée du Nord ou l’Iran ou bien encore des organisations terroristes, plusieurs mesures concrètes ont été promises afin de lutter contre la prolifération des armes nucléaires.

« La destinée de l’humanité sera ce que nous en ferons ». Par cette conclusion rappelant notre responsabilité commune dans la défense des principes de liberté, de justice, de tolérance, de démocratie et de solidarité, Barack Obama nous enjoint à poursuivre et à renforcer notre action au sein de l’AFCDRP.

N’oublions pas, comme l’a souligné Georges Clémenceau au lendemain de la Première Guerre Mondiale, qu’« il est plus facile de faire la guerre que la paix ». Il est de notre devoir de dépasser les tentations du laisser-aller et du laisser-faire.

« Acceptons la responsabilité de laisser ce monde plus prospère et plus pacifique que nous l’avons trouvé ». Barack Obama