lundi 28 septembre 2009

Nos villes ne sont pas des cibles - Elimination des armes nucléaires

Relais français du projet "Cities Are Not Targets (CANT)" qui s'inscrit dans le cadre de la campagne Vision 2020 menée par Maires pour la Paix (Mayors for Peace) et l'AFCDRP, la pétition "Nos villes ne sont pas des cibles" représente un élément clef pour faire savoir à tous les gouvernements que leurs citoyens se mobilisent contre les armes nucléaires qui sont des instruments de destruction illégaux (comme l'a rappelé la Cour internationale de justice) et immoraux conçus pour anéantir des villes entières.

En savoir plus : article dédié à la pétition sur le site de l'AFCDRP

petition


lundi 21 septembre 2009

Journée internationale de la Paix - 21 septembre 2009

Par Daniel Fontaine, Président de l’AFCDRP, Maire d’Aubagne, Vice-président du Conseil général des Bouches-du-Rhône. Texte précedemment publié en page d'accueil du site afcdrp.com

Pourquoi et comment faire connaître au plus grand nombre la Journée internationale de la Paix ?

Nos calendriers sont depuis un certain nombre d’années régulièrement alimentés en journées, semaines ou années consacrées à une cause, ou une autre. Avouons qu’il est difficile pour une collectivité de répondre à toutes ces sollicitations, non par manque de sensibilité ou de préoccupation, mais surtout pour cause d’encombrement et de difficulté à mobiliser des citoyens eux-mêmes confrontés à des difficultés sociales ou familiales exacerbées par la crise globale que nous vivons.

Mais justement, célébrer la Journée internationale de la Paix, cela n’a de sens que pour mettre en valeur des initiatives locales, nationales ou internationales destinées à promouvoir la Culture de la Paix. En clair, ce que nous mettons en œuvre dans la durée pour faire vivre « l’ensemble des valeurs, des attitudes, des traditions, des comportements et des modes de vie fondés sur :
  • le respect de la vie, le rejet de la violence
  • l’engagement de régler pacifiquement les conflits
  • les efforts déployés pour répondre aux besoins des générations actuelles et futures
  • le respect et la promotion du droit au développement
  • le respect et la promotion de l’égalité des droits et des chances pour les hommes et les femmes
  • le respect et la promotion du droit de chacun à la liberté d’expression, d’opinion et d’information
  • l’adhésion aux principes de liberté, de justice, de démocratie, de tolérance, de solidarité, de coopération, du pluralisme, de la diversité culturelle, du dialogue et de la compréhension à tous les niveaux de la société et entre les nations… »
(extraits de la résolution 53/423 de l’assemblée générale de l’ONU)

Quand on connaît les efforts quotidiens déployés, malgré les difficultés, par tous les élus locaux pour donner corps à ces principes dans leurs villes, leurs départements ou leurs régions, la célébration de la journée internationale de la Paix prend un autre sens, celui d’une portée universelle et d’un engagement permanent de tous les acteurs de la société.

Dans un monde que l’on dit de plus en plus incertain, traversé de crises, de violences sociales, de tentations belliqueuses de plus en plus affirmées, nous sommes collectivement en recherche d’un mode de fonctionnement apte à faire espérer d’autres possibles. Les textes relatifs à la Culture de la Paix, adoptés par l’ONU, peuvent servir de matrice à cette ambition.

Parmi les défis que nous devons relever dans les années à venir, celui de l’abolition des arsenaux nucléaires est premier. A la fois aberration économique et ultime crime contre l’humanité, le maintien des capacités de destruction massive fait peser un risque permanent, inacceptable, sur la civilisation elle-même. Le réseau Maires pour la paix (Mayors for Peace) et ses 3 000 villes à travers le monde se mobilise pour obtenir des avancées significatives à l’occasion de la conférence de révision du Traité de Non Prolifération Nucléaire qui aura lieu au printemps 2010. La célébration de la Journée Internationale de la Paix, ce 21 septembre, pourrait signer le lancement de mobilisations locales en faveur de cet objectif majeur.

jeudi 17 septembre 2009

Maires pour la Paix (Mayors for Peace) - Appel de Nagasaki

Déclaration finale adoptée par la 7ème Conférence générale des Maires pour la Paix (Mayors for Peace), 10 août 2009, Nagasaki, Japon.


Nous, délégués de 134 villes et 26 organisations de 33 pays, rassemblés à l’occasion de la 7ème Conférence de Mayors for Peace à Nagasaki autour du thème principal : « L’élimination[1] des armes nucléaires est entre nos mains ! Faisons adopter le protocole Hiroshima Nagasaki en 2010 ».

Depuis 2003, Mayors for Peace agit pour que, d’ici 2020, le monde soit libéré de la menace nucléaire. Forts de la proclamation par l’ONU d’une quatrième Décennie internationale pour le désarmement, nous appelons les dirigeants et les citoyens de chaque pays à promouvoir la connaissance de cette Décennie (2010-2020) et à susciter une volonté populaire sans précédent pour l’élimination des armes nucléaires.

Le chemin le plus sûr vers un monde sans armes nucléaires est défini par le protocole Hiroshima-Nagasaki que nous devons soutenir sans ambiguïté. Nous sollicitons les États parties au Traité sur la Non-prolifération des armes nucléaires (TNP) pour qu’ils adoptent ce Protocole et le mettent en œuvre fidèlement pendant la Décennie pour le Désarmement. En tant qu’unique nation ayant subi des bombardements nucléaires, il est souhaitable de voir le Japon prendre la tête du mouvement mondial vers un monde sans armes nucléaires.

Que ce soit à travers la Conférence de révision du TNP, la Conférence sur le Désarmement ou l’Assemblée générale des Nations Unies, la communauté internationale doit engager dès 2010 des négociations énergiques pour un monde libéré des armes nucléaires. Nous travaillerons étroitement avec tous les individus, groupes et nations de bonne volonté afin de nous assurer que cette étape cruciale soit franchie. Nous accueillons très favorablement le plan en cinq points du Secrétaire général de l’ONU, notamment la place prédominante accordée au lancement de négociations concernant une convention sur les armes nucléaires. Nous demandons à chaque maire de bien souligner que, à son initiative, la journée internationale de la Paix, le 21 septembre 2009, est dédiée cette année au thème : « ADM [2] - Nous devons désarmer ! »

En tant qu’élus affrontant déjà les conséquences de la globalisation et de la récession mondiale sur nos citoyens, nous partageons l’avis du président américain Barack Obama lorsqu’il déclare à Prague le 5 avril 2009 que « quel que soit le lieu (où une attaque nucléaire pourrait se produire), les conséquences sur notre sécurité, notre société, notre économie et, en définitive, notre survie seraient sans fin au niveau mondial ». Face à cette terrible menace, le Président Obama a demandé à ce que nous « nous dressions ensemble au 21ème siècle pour vivre libres de toute peur ». Notre réponse est « Oui, ensemble nous pouvons abolir les armes nucléaires ». Des villes membres, conduites par Hiroshima et Nagasaki, adoptent d’ores et déjà le terme « Obamajorité » pour se référer à la large majorité des nations et peuples qui, sur cette planète, cherchent à être libérés de la menace nucléaire.

Nous avons la responsabilité de protéger les vies et la prospérité des personnes que nous représentons. Pour cela, nous devons trouver des moyens d’encourager une véritable démocratie mondiale et de nous assurer que le souhait de la majorité de nos citoyens soit correctement reflété dans les décisions internationales. Par conséquent, Mayors for Peace exhorte les gouvernements, les Nations Unies et toute organisation internationale compétente à prendre les mesures suivantes :
1. Adopter le Protocole Hiroshima-Nagasaki lors de la Conférence de révision du TNP de 2010 et faire en sorte que des négociations multilatérales sur l’avènement d’un monde sans armes nucléaires d’ici 2020 s’engagent dès la Conférence pour le désarmement ou lors de l’Assemblée générale de l’ONU de 2010.
2. Exiger que toutes les forces armées respectent l’intégrité des villes et interdisent l’utilisation de puissances explosives dans les zones peuplées. (Un engagement similaire est attendu de la part des acteurs non-gouvernementaux).
« Les villes ne sont pas des cibles ! »
3. Faire respecter les droits de l’homme, travailler sans attendre à l’élimination de la famine, de la pauvreté, des discriminations, de la violence et mettre fin à la destruction de l’environnement.
4. Se rallier au Protocole de Kyoto et à tout accord post-Kyoto afin que soient réalisés des progrès sensibles et constants en direction d’une solution au problème du réchauffement climatique.
5. Transférer les fonds militaires et de préparation à la guerre à des activités de promotion de la paix, de réduction de la faim, d’assistance aux refugiés, de protection de l’environnement et de résolution des nombreux autres défis qui se présentent à la communauté internationale [3].
6. Créer un nouveau système de fonctionnement par lequel les voix des villes puissent être entendues régulièrement, systématiquement et directement au sein des Nations Unies.

Mayors for Peace déclare par la présente notre intention collective de travailler dans un esprit de solidarité et de coopération sur les points suivants :
I. Inviter les leaders mondiaux, en particulier ceux des états nucléaires, à visiter les villes d’Hiroshima et Nagasaki en 2010 pour voir par eux-mêmes l’horreur engendrée par ces armes terribles
II. Améliorer la communication au sein de notre réseau en pleine expansion pour accroître notre capacité à agir pour l’élimination des armes nucléaires
III. Construire des relations fortes avec les gouvernements nationaux et locaux et les ONG pour promouvoir la mission de Mayors for Peace à travers une coopération large et mondiale
IV. Concevoir et dispenser des cours « Hiroshima-Nagasaki » d’études sur la paix dans les institutions éducatives à travers le monde pour transmettre le message des Hibakusha (survivants des explosions nucléaires) comme l’un des plus précieux repères intellectuels de l’humanité et promouvoir « l’éducation à la paix et au désarmement » à tous les niveaux de la société pour diffuser la culture de la paix.

Nous décidons par la présente de travailler ensemble, avec tous les acteurs de bonne volonté, vers les buts et objectifs décrits ci-dessus, nous engageant à faire tout en notre pouvoir pour aboutir à un monde sans armes nucléaires d’ici 2020.



[1]Prévue en ces termes par le Traité sur la Non-prolifération signé en 1968 et ratifié par la France en 1992.
[2]ADM : armes de destruction massive.
[3]Référence aux objectifs du millénaire définis par l’ONU (NdT).