mardi 26 février 2013

Oslo 2013 : Les conséquences d'une arme nucléaire …

Par Jean-Marie Collin, expert indépendant et chargé de campagne pour l'AFCDRP/Maires pour la Paix

Les 4 et 5 mars prochain, la Norvège organise la première conférence d’États qui examinera avec attention les conséquences catastrophiques de l'utilisation d'une arme nucléaire.

Actuellement, 20 000 armes atomiques sont détenues dans les arsenaux de 9 puissances nucléaires. Pendant la période de la guerre froide, les discours, sur l’utilisation de ces armes étaient clairement destinées à la destruction des centres urbains, de villes. Désormais après la chute du mur de Berlin et notamment depuis ces dix dernières années, les discours n’indiquent plus la destruction de villes, mais la destruction de « centres de pouvoir »…

La cible aurait donc changé ? En réalité, il est évident que cette évolution lexicale, n’est qu’une duperie grotesque. Où se trouve en effet les centres de pouvoir politiques, économiques, institutionnelles en France ? Non pas au milieu de la Creuse, mais bien évidemment à Paris (2,2 millions d’habitants), à Lyon, Grenoble et son industrie des nanotechnologies et des biotechnologies ou encore à Marseille et son port qui constitue le plus important point d’entrée de pétrole brut du sud de l’Europe.

L’explosion d’une arme nucléaire sur l’un de ces centres urbains – pardon centre de pouvoir - aurait aussi des conséquences sur les petites et moyennes communes proches. Tous les accidents d’équipement atomiques montrent que ce ne sont pas seulement des grands centres urbains qui sont affectés mais tout un ensemble de localités. 

La réalité est bien celle-ci. L’utilisation d’une arme nucléaire et les contaminations radioactives qui en découleraient viendraient détruire une région, remettre totalement en cause le mode de développement et le type de société dans lequel nous vivons. Il est donc essentiel de bien mesurer ce danger potentiel, tout comme des maires vont discuter du danger potentiel que représente le classement d’un site industriel en site Seveso. 

 Les maires doivent aborder ce problème, sans préjugé politique. Cette conférence intergouvernementale norvégienne, soutenue par 34 États, pourra ainsi être une bonne occasion pour les élus de France de se saisir de ce sujet.

mardi 12 février 2013

Essai en Corée du nord : réaction de l'AFCDRP/Maires pour la Paix France

Mayors for Peace et sa branche française, l’AFCDRP/Maires pour la Paix France, condamnent fermement l’essai nucléaire mené par la Corée du Nord ce mardi 12 février 2013.

« À l’heure où le président américain Barack Obama devrait annoncer une réduction d’un tiers de l’arsenal nucléaire américain et où la Grande-Bretagne envisage de ne pas reconduire son programme de sous-marins nucléaires, on ne peut que condamner le nouvel essai nucléaire auquel a procédé la République populaire démocratique de Corée » déclare le président de l’AFCDRP/Maires pour la Paix France, M. Daniel Fontaine.

Il ajoute que « cette provocation met une fois de plus en évidence la nécessité d’acter un calendrier d’élimination des armes nucléaires sur lequel pourrait s’appuyer la communauté internationale pour enrayer la prolifération. En l’absence d’un tel outil nous ne pouvons que redouter de nouveaux épisodes de ce type ».

Cet essai intervient en violation des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et représente une menace pour la paix aussi bien dans la région de l’Asie du nord-est qu’au niveau international. Il s’agit du troisième essai mené par ce pays, le 2ème depuis l’annonce de son retrait du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) en 2009. Pour le président de Mayors for Peace et maire d’Hiroshima, M. Kazumi Matsui : « Cet acte va à l’encontre du travail que nous menons depuis de nombreuses années pour parvenir au désarmement nucléaire d’ici 2020 ».

mercredi 6 février 2013

Dissuasion nucléaire : ouvrons le débat !

Par Jean-Marie Collin, expert indépendant et chargé de campagne pour l'AFCDRP/Maires pour la Paix.

L’Assemblée Nationale vient d’accueillir un colloque consacré au désarmement nucléaire. Un des objectifs de cette journée était de rompre avec le tabou qui existe sur ce sujet en France. Objectif réussi ?

Le mérite de ce colloque est d’avoir su porter l’avis et la parole de personnalités trop rarement écoutés au sein du Parlement. Organisé par le groupe Écologiste de cette Assemblée, le réseau des Parlementaires pour la Non-prolifération Nucléaire et le Désarmement (PNND France) et l’Observatoire des Armements, cette journée a rassemblé des personnalités issues du monde universitaire (B. Pelopidas de l’université de Bristol), du monde politique français (Denis Baupin, vice Président de l’Assemblée Nationale, Paul Quilès ancien Ministre de la Défense) et européen (Royaume-Uni, Écosse, Finlande) et du monde militaire (Bernard Norlain).

À travers les différentes idées débattues sur les moyens de parvenir au désarmement nucléaire, la réalité du débat, voir l’obscurantisme de certains, nous force à constater qu’il existe un « fossé » entre le positionnement d’une très large majorité de parlementaires français et celui de la société civile (au sens large) qui travaille sur ce thème. Un constat encore plus frappant lorsque le parlementaire Écossais Bill Kidd (vice-président du PNND) a pris la parole en indiquant : « Que la France est un pays fier. Elle doit être forte, en décidant de se débarrasser de ses armes nucléaires et non forte en conservant des armes de destructions massives. »

Seule certitude, l’espace parlementaire ne doit pas avoir la seule primauté de ce débat. Non, il est bien évident que d’autres personnalités politiques françaises sont directement affectées par le danger posé par les armes nucléaires. N’oublions pas en effet que les armes nucléaires sont avant tout destinées à détruire des centres de pouvoir, dont la localisation est principalement au cœur des villes.

Par conséquent, les acteurs politiques locaux, les élus territoriaux, régionaux et en particulier les maires doivent résolument s’engager dans ce débat pour défendre leur population d’un cataclysme nucléaire.

Une action qui n’a pas qu’une valeur symbolique, est de devenir membre du réseau international (plus de 5500 villes à travers le monde) de l’AFCDRP/Maires pour la Paix France. De façon très pratique et pragmatique, ces maires peuvent réaliser des actions culturelles, sportives et politiques permettant d’engager l’ensemble de leurs concitoyens (école, personnes âgées, administration, …). Ou de manière encore plus ambitieuse, ils peuvent aussi mettre en œuvre un Programme Local d’Action pour une Culture de la Paix (PLACP) dont le but est, sans prosélytisme ni activisme, de placer la Culture de la Paix au cœur de l’action publique.