lundi 29 novembre 2010

Message de Jean-Paul LECOQ, Député-Maire

M. Jean-Paul LECOQ, député-Maire de Gonfreville l'Orcher, a fait parvenir à l'AFCDRP le message suivant, pour alerter les membres du réseau sur la situation préoccupante au Sahara Occidental :

Monsieur le Président,
Monsieur le Délégué Général,

Je me permets d’attirer votre attention sur la situation extrêmement alarmante que vivent actuellement les habitants du Sahara Occidental et particulièrement ceux de la capitale, Lâayoune. Pour protester contre le sort qui leur est réservé, les habitants de Lâayoune ont décidé le 10 octobre dernier d’entamer un mouvement de protestation massif et de quitter la ville pour installer à 13 kilomètres de là un campement composé de 8 000 tentes et comptant 20 000 personnes.

Ce « retour au désert » était un signe fort pour revendiquer des droits sociaux et économiques que l’occupant leur refuse depuis 35 ans. Après le décès d’un jeune sahraoui de 14 ans, tué par des tirs de l’armée marocaine, cette dernière est passée à l’offensive lundi matin afin de démanteler ce campement faisant à priori plusieurs morts et plusieurs centaines de blessés, bien qu’il soit très difficile d’obtenir des informations précises, les observateurs internationaux étant interdits sur place.

Après le départ en 1975 de la précédente puissance colonisatrice, l’Espagne, le Maroc a immédiatement envahi le Sahara Occidental, malgré la proclamation par le Front Polisario de la République Arabe Sahraouie Démocratique. Ce fut le début d’un conflit armé qui dura jusqu’en 1991 date à laquelle le Front Polisario décida de déposer les armes et d’entamer des négociations avec les forces d’occupation pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Mais, malgré les promesses du pouvoir marocain, ce référendum ne fut jamais organisé. Le peuple sahraoui choisit néanmoins de ne pas reprendre les armes et de lutter pacifiquement pour le respect de ses droits.

Le droit des peuples à disposer d’eux mêmes sur leur propre territoire, est un principe essentiel du droit international. C’est ce droit qui est bafoué depuis 1975. Mais au-delà ce cette occupation, les Sahraouis sont considérés comme des sous citoyens et victimes de discriminations pour l’accès aux emplois, aux soins et dans leur liberté d’expression. A cela, viennent s’ajouter des emprisonnements arbitraires, parodies de procès et violences en tout genre pour ceux qui osent s’opposer au sort qu’il leur est réservé.

Aujourd’hui, le peuple sahraoui est à bout. Et la situation est en passe de dégénérer. Pour préserver la paix, il donc est indispensable que la communauté internationale se mobilise contre l’attitude du Maroc. En tant que fervent défenseur de la paix, je tenais à vous faire part de cette situation particulièrement préoccupante passée sous silence. Il faut dire que la France et l’Union Européenne soutiennent ouvertement la position marocaine, et ce depuis fort longtemps. La France s’est d’ailleurs opposé il y a quelques mois à l’élargissement de la mission de la MINURSO (Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un Référendum au Sahara Occidental) lui permettant de veiller au respect des droits de l’Homme au Sahara Occidental.

J’ai tenté moi-même tenté de me rendre il y a quelques jours au Sahara Occidental occupé, mais les autorités marocaines m’ont interdit de mettre le pied sur le sol marocain et expulsé dans un avion en direction de Paris. Je considère totalement scandaleux que les parlementaires Français ou Européens, ainsi que les observateurs internationaux et journalistes, n’aient plus accès à cette région du monde.

J’en appelle aux élus des Communes, Départements et Régions pour la Paix afin qu’ils fassent connaître dans leur collectivité respective le drame qu’endure le peuple sahraoui et de faire pression sur les autorités françaises et européennes afin que notre pays exige que les droits de l’Homme soient respectés au Sahara Occidental.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président et Monsieur le Délégué Général, en l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Jean-Paul LECOQ
Député-maire

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