Par Michel CIBOT, délégué général de l’AFCDRP/Maires pour la Paix France.
Nelson Mandela arrive au terme d’un long parcours jalonné de bien des malheurs. Son état de santé suscite depuis plusieurs jours une mobilisation médiatique manquant pour le moins de sobriété. Etrange pour un homme qui a passé des années en prison avant que les médias ne s’intéressent à lui… Malgré la prison et la torture, il a su et pu vaincre la haine raciste et nationaliste de celles et ceux qui le maltraitaient. Les médias du monde entier rendent hommage à son humanité, à sa ténacité, à sa simplicité et ce n’est que justice.
Mais demandons-nous maintenant ce qui pour lui, serait le plus bel hommage de notre part ? Je suis certain qu’il apprécierait qu’au lieu de seulement l’admirer nous empruntions résolument les chemins qu’il a défrichés. Il apprécierait que nous ne nous contentions pas de la lumière des projecteurs sur sont cercueil et de l’œil des caméras sur la foule qui suivra sa dépouille de jour de ses obsèques, car, dès que les lumières seront éteintes, tous les beaux parleurs passeront à autre chose.
Lui, notre ami, il apprécierait que ses méthodes nous inspirent sans nous éblouir, que nous nous donnions les organisations capables de nous permettre d’acquérir ses savoir-faire, de les enseigner et de les transmettre aux générations futures.
Son secret est simple : il a su se libérer de la haine et de l’esprit de revanche comme les survivants d’Hiroshima et de Nagasaki ont su le faire eux aussi, au Japon. Parvenu à la tête de l’État, il a su faire de la médiation, de la conciliation et de la réconciliation des règles de gouvernance.
Aujourd’hui les projecteurs attirent notre regard vers la Syrie qui tue et emprisonne comme hier l’Afrique du Sud. Écoutons Mazen Darwish, un jeune avocat syrien, détenu dans la prison centrale de Damas : « Dans une guerre, il n’y a pas de vainqueur, que des perdants » et il appelle à l’unité de son peuple (Le Monde 7/8 juillet 2013).
Il ne dépend que de nous de faire en sorte que nos associations, nos institutions, nos syndicats, nos partis, nos gouvernants s’inspirent de l’héritage de Mandela, enseignent et développent ses valeurs et principes, les fasse vivre dans le futur, et nous serons tous… ‘‘Mandela’’, noirs ou blancs mais égaux !