Par Jean-Marie Collin, expert indépendant et chargé de campagne pour l'AFCDRP/Maires pour la Paix
Les 4 et 5 mars prochain, la Norvège organise la première conférence d’États qui examinera avec attention les conséquences catastrophiques de l'utilisation d'une arme nucléaire.
Actuellement, 20 000 armes atomiques sont détenues dans les arsenaux de 9 puissances nucléaires. Pendant la période de la guerre froide, les discours, sur l’utilisation de ces armes étaient clairement destinées à la destruction des centres urbains, de villes. Désormais après la chute du mur de Berlin et notamment depuis ces dix dernières années, les discours n’indiquent plus la destruction de villes, mais la destruction de « centres de pouvoir »…
La cible aurait donc changé ? En réalité, il est évident que cette évolution lexicale, n’est qu’une duperie grotesque. Où se trouve en effet les centres de pouvoir politiques, économiques, institutionnelles en France ? Non pas au milieu de la Creuse, mais bien évidemment à Paris (2,2 millions d’habitants), à Lyon, Grenoble et son industrie des nanotechnologies et des biotechnologies ou encore à Marseille et son port qui constitue le plus important point d’entrée de pétrole brut du sud de l’Europe.
L’explosion d’une arme nucléaire sur l’un de ces centres urbains – pardon centre de pouvoir - aurait aussi des conséquences sur les petites et moyennes communes proches. Tous les accidents d’équipement atomiques montrent que ce ne sont pas seulement des grands centres urbains qui sont affectés mais tout un ensemble de localités.
La réalité est bien celle-ci. L’utilisation d’une arme nucléaire et les contaminations radioactives qui en découleraient viendraient détruire une région, remettre totalement en cause le mode de développement et le type de société dans lequel nous vivons. Il est donc essentiel de bien mesurer ce danger potentiel, tout comme des maires vont discuter du danger potentiel que représente le classement d’un site industriel en site Seveso.
Les maires doivent aborder ce problème, sans préjugé politique. Cette conférence intergouvernementale norvégienne, soutenue par 34 États, pourra ainsi être une bonne occasion pour les élus de France de se saisir de ce sujet.
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